Mathurin Dubé et Marie Campion s’établissent à Rivière-Ouelle aux premiers temps de la colonie. Ils sont les ancêtres de plus de 40 000 descendants en Amérique du Nord, dont plus de la moitié vivent au Québec.
À la fin du XXe siècle, le patronyme Dubé figure au 24e rang des noms de famille du Québec avec environ 22 400 porteurs de ce nom.
Mathurin Dubé et Marie Campion se marient en septembre 1670. Ils habitent l’île d’Orléans avant de louer une terre dans la seigneurie de La Pocatière dans la Grande-Anse. La famille s’établit dans la seigneurie de La Bouteillerie vers 1691.
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Mathurin Dubé, né en Vendée vers 1631, arrive dans la colonie vers 1663 en tant qu’engagé chez Mgr François de Laval.
En 1667, au terme de son engagement, Mathurin s’établit à l’île d’Orléans sur une terre voisine de celle d’un pionnier kamouraskois : Pierre Michaud (Michel). À ce sujet, voyez le Marqueur Michaud-Asselin qui signale la terre ancestrale Michaud à Saint-Germain-de-Kamouraska.
En 1670 à l’île d’Orléans, Mathurin épouse Marie Campion. Au recensement de 1681, Mathurin exploite une terre à l’île d’Orléans. Le 26 septembre 1686, il signe un contrat à bail avec le seigneur François Ruette d’Auteuil (1657-1737), deuxième époux de la seigneuresse de La Pocatière, Marie-Anne Juchereau de Saint-Denis. Mathurin Dubé devient alors le premier fermier à bail de cette seigneurie. François Ruette d’Auteuiln 1694, le fils, Mathurin le jeune, reçoit du seigneur de La Bouteillerie une terre à l’Anse-aux-Iroquois.
L’ancêtre Mathurin Dubé et ses fils Mathurin le jeune et Louis feraient également partie du groupe qui a empêché le débarquement des troupes du major général anglais William Phips sur les rives de Rivière-Ouelle en 1690.
Les descendants de Mathurin Dubé et de Marie Campion se comptent par milliers et ils sont répartis principalement au Québec, mais aussi dans l’ensemble du Canada et aux États-Unis.
La terre concédée au Vendéen Mathurin Dubé au début des années 1690 serait située près du Parc de la Croix des Dubé dans l’Anse-aux-Iroquois. Celle que le seigneur Deschamps de La Bouteillerie concède le 7 février 1694 à son fils aîné, Mathurin le jeune, se trouve dans la même anse
L’historien Serge Lambert explique qu’à l’époque de la Nouvelle-France, plus particulièrement entre 1640 et 1669 et entre 1710 et 1749, existent des contrats qui permettent à des employeurs de la colonie, dont des propriétaires fonciers, des commerçants, voire des communautés religieuses, de retenir les services, pour une période de trois ans, d’où leur surnom, d’un engagé ou d’une engagée ou « trente-six mois ». Ce contrat d’engagement se veut une méthode de recrutement pour permettre à la colonie, en partie du moins, de combler le manque de travailleurs et d’assurer un certain développement.
Le mariage de Marie Campion et Mathurin Dubé est célébré à Saint-Jean-de-l’Île d’Orléans le 3 septembre 1670. Mathurin aurait été présenté à Marie par Anne Gasnier-Bourdon sur les conseils de Mgr de Laval. Madame Gasnier-Bourdon aurait dirigé certains contingents de Filles du roi, qu’elle a hébergé́ plusieurs « pupilles du roi » dans sa maison de Québec et signé plus de 300 conventions matrimoniales de ces dernières.
La notice détaillée du contrat de mariage entre Mathurin Dubé et Marie Campion, conservé à BAnQ, nous apprend qu’Anne Gasnier, « veuve du feu sieur Jean Bourdon, de son vivant écuyer et seigneur de Saint-Jean et de Saint-François, conseiller au Conseil souverain, est présente comme amie des futurs époux de même que Joseph Ruette mentionné précédemment dans la rubrique « Quelques jalons de leur histoire »
« Mariage entre Mathurin Dubay (Dubé), habitant demeurant en l’île d’Orléans, fils du feu Yvon (Jean) Dubay (Dubé) et de Renée Suzanne, ses père et mère de la Chapelle de May (Chapelle-Thémer) en la ville de Fontenay en l’évêché de Luçon, et Marie Champion (Campion), fille de Pierre Champion (Campion) et de la feue Marguerite Esnault (Hénaut), ses père et mère de la ville de Saint-Malo (en Bretagne), sont présent [SIC] dame Anne Gasnier (Gagné – Gagnier), veuve du feu sieur Jean Bourdon, de son vivant écuyer et seigneur de Saint-Jean et de Saint-François, conseiller au Conseil souverain, et Joseph Ruette, écuyer, sieur d’Auteuil et de Monceaux, amis des futurs époux, Jean-Baptiste Gosset et Claude Morin, sont témoins ». (Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Québec. Insinuations – BAnQ Québec CR301,P76)
Fille de Pierre Campion et de Marguerite Hénault, Marie Campion naît vers 1654 à Saint-Nicaise en Normandie. Orpheline de mère vers l’âge de 10 ans, elle fait partie du contingent de 120 Filles du roi recrutées à Paris par Élisabeth Estienne.
La flotte de 1670 à destination de Québec et Percé est composée de cinq navires : quatre de La Rochelle (L’Hélène, L’Hirondelle, La Nouvelle-France et Le Saint-Pierre) et un de Dieppe (Le Saint-Jean-Baptiste). C’est à bord du navire La Nouvelle-France, parti de Dieppe et faisant escale à La Rochelle, que Marie Campion arrive dans la colonie le 31 juillet 1670. Un mois après le débarquement, le 3 septembre, elle épouse Mathurin Dubé.
Onze ans après leur mariage, Mathurin et Marie vivent toujours à l’île d’Orléans. Lors du recensement de l’été 1681, Mathurin habite Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans avec sa famille.
Parmi les enfants du couple, cinq se marient et laissent une descendance : Mathurin, Madeleine, Louis, Pierre et Laurent. Mathurin et Marie ont 66 petits-enfants, dont 54 portent le nom Dubé.
Mathurin décède le 28 décembre 1695 et il est inhumé dans le premier cimetière de Rivière-Ouelle où quelques-uns de ses enfants reposent également, dont Mathurin le jeune, Louis, Madeleine et Marie-Anne.
Marie, quant à elle, décède entre le 28 janvier 1697, date à laquelle son fils Louis se marie, et avant 1704 puisque le contrat de mariage de son fils Pierre, signé le 30 décembre 1703, mentionne qu’elle est alors défunte.
Pour connaître le nom des défunts associés à cette famille qui se trouvent dans le cimetière Notre-Dame-de-Liesse, la Municipalité de Rivière-Ouelle a développé, en collaboration avec Parcours Fil Rouge, une zone Web, un outil de recherche complémentaire à la visite du MÉMORIAL du cimetière de Rivière-Ouelle et aux circuits PASSEURS DE MÉMOIRE.