Jacques Miville et Catherine de Baillon s’établissent sur les terres de la seigneuresse Marie-Anne Juchereau dans la Grande-Anse de La Pocatière. Ils sont les ancêtres des Miville-Deschênes et Deschênes d’Amérique.
1412 avenue de la Grande-Anse, la Pocatière
Crédit : Parcours Fil Rouge
Jacques Miville et Catherine de Baillon comptent des milliers de descendants au Québec, au Canada et aux États-Unis.
En 1674, après avoir vécu à Lauzon, ils s’installent avec leurs trois enfants sur une terre de la Grande-Anse à côté d’autres familles. À cette époque, de nombreux colons des environs de Québec, de l’île d’Orléans, de la côte de Beaupré et de Beauport cherchent à s’établir sur la rive sud du fleuve, près des rivières.
À l’automne 1677, Jacques vend sa terre de La Pocatière et en acquiert une autre terre à Rivière-Ouelle, dans la seigneurie voisine. En 1684, Jacques et Catherine reviennent sur leur ancienne terre de la Grande-Anse où ils décèdent en janvier 1688.
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La terre des Miville dans la Grande-Anse mesure 6 arpents de front sur 40 de profondeur. Elle est traversée par la rivière Saint-Jean, également connue sous le nom de « petite rivière Saint-Jean ».
D’autres familles s’établissent sur des terres avoisinantes, notamment Nicolas Lebel et Thérèse Mignault, Jean Mignault, Madeleine Mignault et Noël Pelletier. La terre de ces derniers est située à l’est de celle des Miville. À l’ouest, on trouve celle de Xainte (Sainte) Mignault et Jean Grondin ainsi que celle de Nicolas Huot.
La terre des Miville leur est concédée le 4 juin 1674 par le seigneur de la Bouteillerie (Rivière-Ouelle). En 1676, elle est transférée dans la seigneurie de La Pocatière à la suite d’un redécoupage des territoires entre Marie-Anne Juchereau (La Pocatière) et François Deschamps de la Bouteillerie (Rivière-Ouelle).
En août 1649, Jacques Miville, alors âgé de 10 ans, arrive à Québec avec sa famille, en provenance de La Rochelle. Ils s’établissent dans la seigneurie de Lauzon.
Lors de son mariage avec Catherine de Baillon, à l’automne 1669, Jacques se donne un titre « sieur desChênes » adopté par ses descendants et qui, dans bien des cas, supplante le patronyme « Miville ». Issue d’une noble famille, Catherine arrive dans la colonie comme Fille du roi, en provenance de Dieppe, quelques mois avant son mariage.
Jacques et Catherine vivent dans la maison familiale Miville à Lauzon avec leurs trois enfants avant de déménager dans la Grande-Anse. Jacques s’intéresse à la traite des fourrures dans une entreprise où il est associé avec sa mère et son frère. La faillite de cette entreprise, en 1675, rend leur vie difficile.
Jacques vend sa terre de la Grande-Anse en 1677 pour en acquérir une autre à Rivière-Ouelle où naissent trois autres enfants. Catherine de Baillon est une des toutes premières femmes arrivées à Rivière-Ouelle, selon l’historienne Lynn Lévesque.
En 1684, la famille retourne vivre sur l’ancienne terre de la Grande-Anse louée pour neuf ans de Charles Aubert de La Chesnaye. Malheureusement, Jacques et Catherine décèdent avant la fin du bail en 1688.
Jacques Miville, fils cadet de Pierre Miville dit Le Suisse et de Charlotte Maugis (Mauger), est baptisé le 2 mai 1639 à Hiers en Saintonge. Ses frères Gabriel et François, ainsi que ses sœurs Aimée, Madeleine et Marie sont baptisés à Brouages alors que sa sœur Suzanne est baptisée à Hiers, tout comme lui.
Jacques arrive à Québec à la fin de l’été 1649 avec ses parents, ses quatre sœurs et son grand frère François. À 20 ans, le 24 février 1660, il reçoit la confirmation de Mgr de Laval dans l’église de Québec avec 64 autres personnes. Ses sœurs Aimé et Madeleine avaient été confirmées quelques semaines plus tôt avec 173 autres personnes, dont 19 provenant de La Rochelle.
Jacques, son frère François et son père Pierre tentent d’attirer quelques compatriotes suisses en Nouvelle-France. Le 16 juillet 1665, Prouville de Tracy leur accorde, ainsi qu’à quatre autres individus, une concession, le « Canton des Suisses Fribourgeois », dans la Grande-Anse, à l’est du Cap Martin avec des droits de pêche, de chasse et de prairie. Cependant, le projet ne se concrétise pas ; Pierre Miville retourne à Lauzon et on perd la trace des quatre Suisses.
Jacques, fermier, marchand et charpentier comme son père et son frère, se marie avec Catherine de Baillon en novembre 1669, à l’âge de 30 ans.
Alors que Jacques Miville provient d’une famille influente de Québec, Catherine appartient à une famille noble qui ne semble cependant pas avoir bénéficié de l’aisance matérielle souvent associée à son rang. Fille d’Alphonse de Baillon, sieur de la Mascotterie, et de Louise de Marle, ancienne seigneuresse de Ragonant, Catherine naît en mai 1645 aux Layes, dans la Vallée de Chevreuse en France.
Parmi ses ancêtres, figurent des personnalités royales et impériales du Moyen Âge, dont l’empereur Charlemagne, le roi de France Louis VII et sa femme, Aliénor d’Aquitaine, également reine d’Angleterre.
Le père de Catherine décède lorsqu’elle a trois ans. Sa mère se remarie et déménage avec ses trois enfants à Saint-Nom-de-Lévy, une paroisse voisine. Une affaire amoureuse ayant mal tourné aurait forcé Catherine à quitter la France. En juin 1669, elle part de Dieppe et débarque à Québec à bord du Saint-Jean-Baptiste avec 148 autres Filles du roi. Âgée de 24 ans, elle se distingue du groupe par son rang social élevé et la dot qui l’accompagne.
Peu après son arrivée, Catherine rencontre Jacques Miville et se marie devant le notaire Duquet le 19 octobre 1669. Le gouverneur Daniel de Rémy de Courcelles, l’intendant Claude de Boutroue et le capitaine du navire sur lequel Catherine a voyagé assistent à la cérémonie.
Pierre Miville, père de Jacques, naît vers 1602 dans le canton de Fribourg en Suisse. Soldat, il s’enrôle dans l’armée française et, en 1628, il sert le cardinal Richelieu dans sa forteresse de Brouage où il épouse la Charentaise Charlotte Maugis (Mauger), née vers 1607.
Pierre migre vers La Rochelle vers 1646 puis, en 1649, il entreprend la traversée vers Québec avec sa femme et ses enfants Marie, François, Aimée, Madeleine, Jacques et Suzanne qui figurent parmi les pionniers de la colonie.
Pierre Miville ne serait pas le premier Suisse à se rendre en Nouvelle-France. Isaac Miville, probablement son frère, s’y serait rendu en 1643 ainsi qu’un détachement de soldats suisses qui auraient accompagné Champlain en 1604.
Pierre Miville exerce le métier de maître-menuisier et, en 1656, il reçoit une concession dans la basse-ville de Québec. Le 1er juillet 1664, il tente d’enlever des engagés qui étaient à bord d’un navire en rade à Québec; condamné pour sédition, il est banni de la ville.
Pierre Miville réside dans la seigneurie de Lauzon jusqu’à son décès le 14 octobre 1669, peu avant le mariage de son fils Jacques. Sa femme Charlotte lui survit durant sept années et elle est inhumée en 1676.
Pierre Miville et Catherine Maugis sont les ancêtres des Miville d’Amérique et figurent parmi les dix pionniers ayant fourni le plus grand nombre de descendants. Les Miville, Mainville, Minville ou Miville-Deschenes et Deschenes sont pour la plupart leurs descendants en ligne masculine directe.
Catherine et Jacques laissent une descendance, notamment trois fils qui perpétuent les noms Deschênes et Miville-Deschênes.
Ils habitent d’abord à Lauzon, où naissent leurs trois premiers enfants. Leur quatrième, Marie-Louise, naît à la Grande-Anse en 1675, et les trois derniers à Rivière-Ouelle.
• Catherine (1670-1715) se marie trois fois à Québec : d’abord avec Ignace Durand, le 24 février 1691, ensuite avec Jean-Baptiste Soulard, le 16 septembre 1701, et enfin avec Jean-Joseph Ferré, le 6 février 1713 ;
• Charles (dit l’aîné) (1671-avant 1743) épouse Louise-Charlotte Grondin le 13 février 1697 à Rivière-Ouelle ;
• Jean (1672-1711), baptisé à Québec, épouse Madeleine Dubé le 13 mai 1691 à Rivière-Ouelle. Ils ont 11 enfants. Jean aurait participé à la défense contre le débarquement des troupes de l’amiral Phips à Rivière-Ouelle à l’automne 1690 ;
• Marie-Louise (1675-av. 1681), naît à la Grande-Anse. Elle est probablement décédée avant le recensement de 1681, car elle n’y apparaît pas ;
• Charles (dit le jeune) (1677-1758) épouse Marthe Vallée le 28 août 1702 à Rivière-Ouelle. Ils ont 12 enfants.
• Claude-Marie (Marie-Claude) (1681-avant 1747) naît à Rivière-Ouelle. Elle se marie trois fois à Saint-François-du-Lac : avec François Niquet le 7 janvier 1699, avec Louis Harel le 2 mars 1710, et avec Gilles Badayac le 22 juillet. On présume que la date de son décès se situe avant 1747, année du remariage de Badayac, son troisième mari.
• Robert (vers 1683-1758) décède à Saint-Roch-des-Aulnaies.
Jacques Miville décède le 27 janvier 1688 à l’âge de 48 ans, victime d’une épidémie majeure qui ravage la colonie et emporte plus de 1000 habitants, affectant aussi bien les colons français que les Autochtones.
Quelques jours plus tard, son épouse, Catherine de Baillon, succombe à son tour à l’âge de 43 ans. Ils sont inhumés côte à côte sous la chapelle de Rivière-Ouelle, alors située dans l’actuel cimetière.
Un voisin de la Grande-Anse, Nicolas Huot, est chargé de l’inventaire de leurs biens. Six des sept enfants du couple sont alors pris en charge par François Miville, le frère de Jacques.
« L’association Les Descendants de Pierre Miville est la première association de famille québécoise à s’engager avec succès dans la généalogie génétique et à pouvoir revendiquer la possession de la signature ancestrale du couple fondateur, Pierre Miville et Charlotte Maugis. En 2014, l’association décide de pousser plus loin la recherche sur les origines suisses de l’ancêtre.
Avec l’aide de deux descendants du pionnier et un don de salive, il a été possible de confirmer la signature ADNy de leur héritage biologique qui s’établit de façon presque identique de père en fils au cours des siècles.
L’ancêtre s’identifiait comme Suisse de Fribourg. Un test de salive avec un MIVELAZ des États-Unis a permis d’établir un lien avec celui de MIVILLE d’Amérique et avec les familles MIVELAZ et DEMIÉVILLE de Suisse et d’en confirmer les origines fribourgeoises. Les MIVELAZ et les MIVILLE se sont établis dans le canton de Fribourg au 17e siècle et sont reliés à une famille plus ancienne, les DEMIÉVILLE des cantons de Vaud et de Fribourg ». Les Descendants de Pierre Miville
Les trois sections des armoiries de l’association Les descendants de Pierre Miville symbolisent les origines de la famille Miville.
La première partie : rappelle les fortifications de Fribourg où serait né Pierre Miville. La grenade évoque sa formation militaire ;
La seconde partie : souligne son passage en France, symbolisé par des fleurs de lys et les bandes obliques du blason de Brouage où sont nés ses enfants ;
La troisième partie : fixe la famille de Pierre Miville à Québec. Elle porte le serpent des armoiries de Jean de Lauzon qui lui concéda ses premières terres ainsi que les feuilles et les glands qui fournissent l’explication du nom Deschênes.