Tous les Plourde d’Amérique ont pour ancêtres René Plourde et son épouse, Jeanne-Marguerite Bérubé, qui a hérité d’une part de la terre que possédait son père Damien Bérubé.
117-A chemin du Sud-de-la-Rivière, Rivière-Ouelle, QC, G0L 2C0
Crédit : Photo - Émilie Rondeau
Il existe bien des façons de raconter l’histoire d’une famille et le choix d’un angle de lecture a une incidence sur notre interprétation des faits. En ce sens, l’Étonnant destin de René Plourde d’Anne-Marie Couturier, descendante de René et Jeanne-Marguerite, nous entraîne dans celle de leur histoire. Son écriture vive, sentie et précise nous invite à l’arrivée de René en Nouvelle-France, à la nuit du premier accouchement de Jeanne-Marguerite on est avec lui, avec eux, tout près, on les entend parler. Lisez ce que Laurent Laplante a écrit dans Nuit Blanche lors de la parution et procurez-vous cet ouvrage aux Éditions David. C’est d’ailleurs pour souligner les 80 ans d’Anne-Marie Couturier, et son hommage à leurs devanciers, que les Couturier-Plourde ont souhaité et permis la réalisation du Marqueur Plourde-Bérubé.
Les Plourde ont pour ancêtre Jeanne-Marguerite Bérubé, épouse de René Plourde, qui a hérité du tiers de la grande terre que possédait son père Damien Bérubé. Vers 1675, le Normand Damien Bérubé reçoit du seigneur Jean-Baptiste Deschamps une terre longeant sur la rivière Ouelle au nord, dans la seigneurie de La Bouteillerie. En fait, Damien participe à la fondation de la seigneurie qui a été concédée trois ans plus tôt.
Les écrits sur la localisation exacte de la terre de Damien Bérubé divergent, mais l’Association des familles Bérubé donne raison à l’historien Paul-Henri Hudon, qui la place au sud-ouest de la rivière Ouelle. Elle serait bornée à l’ouest par la terre de Galeran Boucher et à l’est en partie par celle des représentants de Jacques Thiboutot et en partie par des terres non concédées. Pour la localisation du Marqueur Plourde-Bérubé, la municipalité de Rivière-Ouelle tout comme Parcours Fil Rouge a opté pour cet emplacement.
Le contrat de mariage entre Jeanne-Marguerite et René est signé le 24 août 1697 devant Jean-Baptiste-François Deschamps, seigneur de La Bouteillerie (Rivière-Ouelle). Deux jours plus tard, le mariage est célébré. Elle a 17 ans et lui 30.
Si l’histoire des familles Plourde et Bérubé est liée par le mariage de René et de Jeanne-Marguerite, elle l’est aussi par le partage de la propriété de la terre ancestrale Bérubé. Selon Bertrand Soucy, en 1725, sept propriétaires officiels de la deuxième génération, issus des Bérubé, se partagent le patrimoine de Damien Bérubé : Pierre et Mathurin Bérubé et leurs quatre neveux et leur nièce Plourde. Il rappelle également que ce sont deux Plourde qui se partageront la concession que René Plourde avait obtenue dans la seigneurie de Kamouraska.
René Plourde (Pelourde), fils de François Pelourde et de Perrine Grémillon naît à Vouneuil sur Vienne, aux Brochalières, en France dans le Poitou. Il y est baptisé le 15 juillet 1667 dans la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul de Dissay.
Il semble que la famille Pelourde cultivait des terres de Traversais à Saint-Cyr. Mais jusqu’en 1680, donc 15 ans avant le départ de René, les villages de Saint-Cyr et de Traversais font partie de la paroisse de Dissay.
En 1692, alors âgé de 27 ans, il aurait immigré vers la Nouvelle-France, en s’engageant pour trois ans au service de Claude Aubert, à titre de domestique. Aubert, arrivé dans la colonie depuis 1645, est notaire et greffier puis juge au Conseil souverain et juge à Beaupré.
L’historien Serge Lambert explique qu’à l’époque de la Nouvelle-France, plus particulièrement entre 1640 et 1669 et entre 1710 et 1749, existent des contrats qui permettent à des employeurs de la colonie, dont des propriétaires fonciers, des commerçants, voire des communautés religieuses, de retenir les services, pour une période de trois ans, d’où leur surnom, d’un engagé ou d’une engagée ou d’un « trente-six mois ». Ce contrat d’engagement se veut une méthode de recrutement pour permettre à la colonie, en partie du moins, de combler le manque de travailleurs et d’assurer un certain développement.
Trois ans plus tard, le 7 juillet 1695, Charles Aubert de La Chesnaye lui concède une terre dans sa seigneurie de Kamouraska. Elle donne sur le fleuve et s’étire jusqu’à la montagne qu’on nomme encore aujourd’hui « montagne à Plourde ».
Une plaque apposée au125, côte de la Montagne/10, rue du Sault-au-Matelot à Québec rappelle que La Chesnaye arrive à Québec en 1655 « où il commence par pratiquer le commerce d’importation, pour s’intéresser ensuite à tous les aspects de la vie économique de la colonie : commerce des fourrures, des marchandises, spéculation foncière, agriculture, transport par eau, pêches. De sa maison et de son magasin, situés dans la rue du Sault-au-Matelot, il gérait ses entreprises, dont plusieurs seigneuries, qui s’étendaient des Pays d’en haut à la Gaspésie. Anobli par le roi en 1693, il devint membre du Conseil souverain de la Nouvelle-France en 1695. » Rappelons que la seigneurie de la rivière du Loup lui est concédée en 1673 et qu’il y établit un poste de traite. Dans le but de contrôler l’ensemble de la traite des fourrures de castor, il obtient également par achat ou concession les seigneuries Le Parc (1675), Kamouraska (1680), Verbois (1689) et de Madawaska (1683). I
Au sujet de Charles Aubert de La Chesnaye, l’homme d’affaires le plus éminent de la colonie, l’historien Yves Zoltvany, rappelle que les efforts qu’il déployât pour arriver à faire partie de la noblesse ne doivent pas faire oublier le fait que l’amour du gain a dominé toute sa carrière. L’argent amena la puissance, dont la recherche fut vraisemblablement une des lignes de force de sa carrière. Seul à implanter le patronyme Plourde en Nouvelle-France, René Plourde décède en 1708 à 41 ans laissant sa veuve avec cinq jeunes enfants.
La famille de Jeanne-Marguerite, fille des pionniers Damien Bérubé et Jeanne Savonnet, est établie dans la seigneurie de la Bouteillerie depuis 1676. Lors de son mariage avec René, Jeanne-Marguerite a trois frères (Pierre, Ignace et Mathurin). Sa mère a aussi des enfants d’un premier mariage avec Jean Soucy dit la Vigne. Son père Damien est décédé depuis 1688 et sa mère est remariée depuis 1692 avec le veuf François Miville avec qui elle a une autre fille, Marie-Françoise Miville.
Jeanne-Marguerite décède quelques mois après son mari, le 24 février 1709 ; elle n’a que 28 ans. Elle est inhumée à Rivière-Ouelle. À sa mort, sa partie de la terre paternelle est divisée entre ses enfants Plourde, alors mineurs.
Le Marqueur Soucy-Fouquereau signale l’emplacement de la terre ancestrale de Pierre Soucy, demi-frère de Jeanne-Marguerite Bérubé et fils de Jeanne Savonnet et de Jean Soucy dit La Vigne. Avec sa femme Élisabeth-Ursule Fouquereau, il y éleva sa famille. Consultez l’onglet qui en traite dans la présente section et visitez-le en vous rendant à La Pocatière, sur le terrain de l’évêché
Le Marqueur Bérubé-Savonnet signale l’emplacement de la terre de Damien Bérubé où Jeanne-Marguerite Bérubé a grandi. Il honore le souvenir de ses parents Damien Bérubé et Jeanne Savonnet. Consultez l’onglet qui en traite dans la présente section et visitez ce marqueur en vous rendant à Rivière-Ouelle sur le chemin du-Sud-de-la-Rivière, tout près de l’emplacement du Marqueur Plourde-Bérubé.
Du mariage de René Plourde et Jeanne-Marguerite Bérubé naissent six enfants : cinq fils et une fille. De ce nombre, quatre ou cinq survivent.
Presque tous se marient, mais seuls leurs fils Pierre et Augustin laissent une descendance ici et aux États-Unis. Joseph Plourde et sa sœur Catherine n’ont pas d’enfants ; seuls Pierre et Augustin poursuivent la lignée. Pierre épouse Ursule Lévesque, fille de Charlotte Aubert et de François-Robert Lévesque, fils des pionniers rivelois Robert Lévesque et Jeanne Chevalier. Quant à Augustin, il épouse Madeleine Lévesque, cousine d’Ursule. Les deux frères fondent des familles nombreuses.
Pour consulter des informations d’ordre généalogique sur au moins les huit premières générations de Bérubé en Amérique du Nord, cliquez ici sur le site de l’Association des familles Bérubé.
Jeanne-Marguerite Bérubé, comme son père Damien Bérubé, sa mère Jeanne Savonnet, plusieurs de ses nombreux petits-enfants et au moins quatre de ses six enfants sont inhumés dans le premier cimetière de Rivière-Ouelle. Il s’agit de son fils René, Augustin et Pierre et de sa fille Catherine.
Entre 1698 et 1818, 78 personnes portant le patronyme Plourde y reposent et, entre 1819 et 1861, 87 sont inhumées dans le second cimetière.
Rendez-vous au cimetière de Rivière-Ouelle pour y découvrir les monuments érigés dans le Parc des ancêtres en souvenir des parents de Jeanne-Marguerite Bérubé, les ancêtres Jeanne Savonnet et Damien Bérubé. Voyez aussi le Mémorial qui s’y trouve.
Apprenez-en plus en visitant le site de l’Association des familles Bérubé.